03/10/2006

Publié le par Fabienne DUPUY

Déjà si longtemps que je n'ai pas écrit ici...

Et pourtant, il y aurait tellement de choses à dire. Tant de mots se sont bousculés dans ma tête, j'ai eu si souvent envie de les consigner mais... le temps est passé et je n'ai pas voulu les écrire. Pas un jour n'est passé sans que je pense à lui, pas un jour sans que son absence ne me fasse mal, pas un jour où je me suis dit  "ça y est, je vais mieux"

Pourquoi?

Peut-être parce que je ne m'autorise plus à tant en parler, aussi parce que je sais que rien n'a changé, que le temps est passé. Il y a un an, mon calvaire était déjà commencé, je me dirigeais déjà vers ce nouveau moi, celui d'aujourd'hui, celui que je ne connais pas encore vraiment.

Les vacances ont été si belles si douces mais aussi si dures... drôle de sensation, toujours cette impression de ne pas vivre ma vie, mais d'en être spectatrice... Le paradoxe d'avoir conscience de vivre des moments si riches, si beaux, avec Ludo et les filles mais aussi de ne pas être en mesure de pouvoir en profiter pleinement,d'être déphasée, amputée...

Au quotidien, j'oscille entre le plaisir de vivre des moments pleins de rencontres, d'activité, d'échanges et les moments "intérieurs", ceux où je me retrouve face à face avec moi-même, seule et où je me sens tellement lasse, vide, désabusée... L'heure du coucher sans cesse repoussée, pour que le sommeil arrive tout de suite... La tristesse de ne plus pouvoir en parler...Pierre est peut-être encore dans les coeurs, mais plus jamais personne n'en parle... c'est un sujet évité, oublié, dépassé... Et pourtant, pour moi, rien n'a changé, c'est toujours LE sujet, il me manque toujours mon bébé...

 

Et puis, il y a les épreuves de la vie, celles qui touchent les autres...et cette souffrance de voir que ça ne s'est pas arrété là, avec moi, qu'il y a encore des drames qui bouleversent des familles, d'autres bébés rappelés si tôt, des enfants qui perdent leurs parents... dans ces moments-là, on se sent si petit, on aimerait prendre sur soi le surplus de douleurs, les horreurs, et préserver tous ces gens... et aussi, dans ces moments-là, on prend conscience que le pire est derrière nous (peut-être?) et que d'autres connaissent pire encore... on s'accroche à toutes les branches, une fois encore on réalise la chance qu'on a d'avoir encore tout ce qu'on a...et on en arrive à s'étonner de ne pas s'en contenter...

 

Et puis, il y a les larmes qui coulent encore, souvent, si douces, si belles, celles qui soulagent, celles qui me rapprochent de lui et qui me permettent de continuer, de redémarrer...

Et puis, il y a tous les bonheurs de la vie, grands et petits, ceux qui nous font remonter, tout doucement...

Publié dans leblogdefab

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